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En travaux!!!

LES ApsARAS

 

 

ou quelques points de répère sur la danse khmère

 

 

 

 

voici l'Empire Khmer, à l'époque d'Angkor et de son rayonnement  et à côté, l'actuel Cambodge, dont la capital est Phnom Penh

C'est là qu'est née la danse de cour khmer et qu'elle se perpétue

 

 

 

 

Présentation

 

 

Les Apsaras désignent  des déesses hindouistes. Leur nom veut dire " nymphe marchant sur les eaux" Musiciennes, danseuses, leur rôle est de charmer les dieux dont elles sont les servantes car de rang plutôt inférieur. C'est donc d'un nom " usurpé" dont se parent les danseuses khmères. Pour comprendre pourquoi ce terme est arrivé en plein pays bouddhiste, il suffit de se rappeler les liens commerciaux qui unissaient l'Inde et l'Empire Khmer et tous les échanges qui pouvaient en découler.

De plus, le peuple khmer, de par ses origines, est un mélange de différents peuples dont certains marqué  par  l'empreinte profonde de l'hindouisme.

Preuve en est la version cambodgienne du Ramayana qui s'appelle le Ramakerti et qui sert de base là aussi à plusieurs formes artistiques dont la danse. ( Episode bien connu avec le roi des singes !)

 

La danse des Apsaras est d'origine sacrée puisque les danseuses créent un lien entre le visible et l'invisible, le mort et le vivant. Elles sont les médiateurs entre le ciel et la terre.

Sur les murs des temples d'Angkor, on ne dénombre pas moins de 2000 représentations des danseuses sacrées.

 

Ces danseuses évoluent sur la pierre depuis plus de 800 ans et les danseuses d'aujourd'hui, après le génocides des khmers rouges qui a reduit le pays en cendre, s'inspirent d'elles pour retrouver des postures, comme autrefois les Indiens pour reconstruire le baratha natyam.

L'orchestre classique, le pinpeat est resté le même lui aussi : percussions de bois, de bambou, de métal, de peau : familles des xylophones de forme ronde, jeu de gongs posés sur des cadres circulaires, tambour...

Des chanteurs récitants accompagnent la danse ( ils sont trois ou quatre, beaucoup plus dans le cas d'une représentation de musique pure ou pour le théâtre d'ombre.)

Elles dansent pour le roi, dans le palais royal ou sur la terasse, pour le divertir, chasser ses soucis. C'est art est un art de cours, qui est réservé à une élite.

 

 

La tragédie des khmers rouges

 

Je ne peux évoquer les Apsaras sans voir l'ombre des khmers rouges se dresser du fond de l'histoire, pas si lointaine. Les purges massives, les tortures, et les assassinats n'ont épargné personne, et ont détruit toute une partie de cette civilisation. Les survivants se battent aujourd'hui avec acharnement pour restaurer du fond de leur mémoire et plus de 30 ans après, les lambeaux de mélodie, de chorégraphies, dont ils se souviennent. Ainsi cette dame si touchante, Madame Theay, qui a survécu au pire, y compris à la mort de ces  enfants qui furent presque tous emportés un par un, sauf une de ses filles, danseuses comme elle, travaille constamment pour ressuciter ce qu'elle a gardé précieusement sous sa chemise pendant des années à l'insu des khmers  : des cahiers de danse où elle avait pris des notes du temps où elle était danseuse. Ils  lui servent d'aide mémoire...minutieusement, avec les musiciens, elle essaie année après année de reconstituer des chorégraphies...

  Sur le corpus d'environ un millier de chorégraphies, il n'en reste aujourd'hui qu'une centaine....  

 

 

 

 

Les Aparas ont un lien de parenté avec le serpent Nagâ, celui là même qui, selon la légende, protégea Bouddha. Les mythes créateurs khmers font de ce serpent le père de l'humanité. Les Anciens rendaient un culte phallique à l'animal. La danse des Apsaras évoquent par leurs mouvements ces rites anciens. 

 

 Leurs corps se meuvent tel un serpent qui oscille autour d'un axe, dressé sur sa queue, son corps se balançant de droite et de gauche, la tête n'échappant pas au mouvement et se décalant parfois complètement de l'axe. Le mouvement est doux et fluide, et lorsqu'il s'arrête un instant,   une posture est prise  avant que le corps ne se remette en mouvement.

 

 

 

 

 

 

Rodin, fasciné, a pu les voir lors d'une des expositions universelles à Paris.

 

 

 

La princesse Bopha a dédicacé un beau   livre consacré à ces Apsaras.

   

 

 

 

 

 

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